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Poncho et sac à dos
13 février 2012

L’empire des Andes

Cusco était la principale capitale du monde inca. Malgré la volonté destructrice des colons espagnols, les traces de la civilisation préhispanique sont aujourd’hui encore très vivaces. Ainsi, tous les principaux bâtiments de la ville reposent sur des fondations incas, tout à fait reconnaissables. Il s’agit d’un enchevêtrement de pierres, énormes pour certaines, taillées semble-t-il sur mesure pour s’encastrer les unes avec les autres. En fait on peut aller jusqu'à imaginer que les Incas sont les véritables inventeurs du Tetris… Sur ces fondations qui défient le temps et les tremblements de terre (mieux que certaines constructions modernes), les espagnoles ont bâti (fait bâtir) de magnifiques églises et autres bâtiments aujourd’hui encore en parfait état, avec un charme bien spécifique dû à leur mixité.

6 - Escaliers cuscenosCusco est donc dans son centre une ville, une véritable carte postale. Une nuée de touristes se précipitent pour découvrir ses merveilles et rayonner sur la vallée sacrée Inca autour de la ville. Le point d’orgue étant, évidemment, la visite du Machu Picchu.

Mais Cusco est aussi une ville des montagnes avec de nombreux escaliers, le tout perché dans une vallée à 3300m d’altitude. Arrivant de Lima au bord de la mer, le choc a été brutal. Il nous a bien fallu deux journées pour nous acclimater à la vie sur ces hauteurs. Nous en avons donc profité pour organiser notre trip au Machu Picchu, découvrir les charmes de la cité impériale inca et même participer à une messe avec ses particularismes locaux. Derrière les habits colorés de cérémonie de certains, la majorité des personnes présentes semblait s’ennuyer fermement et n’être là que par convenance, nous avons d’ailleurs été surpris du peu de personnes allant communier. Nous avons aussi découvert un petit marché couvert bien typique où les indiennes de la région viennent vendre leurs produits.

Une fois accoutumés à l’altitude, nous partons en vadrouille, notre but étant l’ascension du Machu Picchu. L’une des sept merveilles du monde se trouve au sommet de la montagne éponyme et l’on ne peut l’atteindre que depuis le village d’Aguas Calientes. Pour rejoindre ce village, qui est en fait un parc à touristes où tout se paie le prix fort et où 99,99% de la population vit du tourisme (nous cherchons encore ce que font les 0,01% restant), il faut prendre un train à Olantaytambo à 43km de là.

Pour arriver dans ce petit village à 73km de Cusco, nous avons la possibilité de traverser la « vallée sacrée inca » qui recèle de nombreux autres sites archéologiques. Sur les conseils d’amis ayant déjà visité la vallée, nous décidons de prendre un taxi privé pour pouvoir profiter des lieux les plus reculés. Dans notre toute petite voiture, nous découvrons de magnifiques paysages aux abords de Cusco. Nous avons beau être à plus de 3000m d’altitude, de nombreux sommets surplombent la vallée.

Nous commençons nos visites incas par le site de Moray.  Ce lieu est surprenant : en pleine campagne, dans un renfoncement de terre, se trouvent trois énormes cercles creusés tels des théâtres romains. Cependant, cet endroit ne servait pas à divertir la population, mais était un lieu sacré où se pratiquaient différents rituels.

24 - Des salinières en pleine montagne, étonnant

Nous poursuivons notre visite par les Salineras de Maras à quelques kilomètres de là. Au milieu de la montagne, nous découvrons à notre plus grande surprise des salinières pré-inca. La montagne a accumulé de grande quantité de sel, à une période que personne ne semble connaître. L’eau sortant de ses flancs est chargée de grande quantité de sel. Les locaux, depuis des siècles, ont constitué à même la colline d’ingénieux systèmes de récupération des eaux par terrassement. L’eau coule continuellement et remplie les différents bassins présents sur la montagne. Se balader dans des salinières à plus de 3000m d’altitude entourés de montagnes à quelque chose de surréaliste comme les couleurs des bassins plus ou moins asséchés laissant apparaître le blanc du sel au milieu des tons marrons et rouges de la terre.

Nous finissons notre tour par la visite de la citadelle d’Olantaytambo. Ce charmant petit village en plus d’être le point de départ du train vers Aguas Calientes est surplombé par de superbes ruines incas. La citadelle qui domine la ville est particulièrement impressionnante de par ses dimensions et  la taille des pierres utilisées pour sa construction (une fois de plus E-N-O-R-M-E-S). Depuis le haut de la forteresse nous découvrons un splendide panorama sur la vallée alentour. Il est intéressant de noter qu’il s’agit de l’une des rares places inca à avoir connu une victoire sur les conquistadors.

Précisons que les conquistadors (avec à leur tête Francisco Pizarro) ont réussi la prouesse sauvage de  conquérir l’empire inca (et ses millions d’individus) en deux années seulement avec une armé forte de 150 hommes !

Cependant quelques merveilles incas sont restées inconnues des Espagnols. C’est le cas du Machu Picchu qui ne fut découvert qu’en 1911 par l’archéologue américain Hiram Bingham. Pendant plus de quatre siècles, le lieu est tombé dans l’oubli le plus total. Il faut avouer que nous ne pensions pas à ces considérations lors de notre réveil à 4h du matin avant de partir à l’assaut de ce fameux vestige…


Machu Picchu 1ère étape : départ à 4h30 du mat'

Nous partons de nuit d’Aguas Calientes afin de gravir le chemin inca qui nous mènera au sommet de la montagne. Armés de nos frontales, nous marchons une première demi-heure le long de la rivière Urubamba, qui semble déchaînée, son bruit sourd accompagnant nos pas. Nous traversons le pont surplombant le torrent et commençons l’ascension des marches incas. Il est cinq heures du matin et nous nous retrouvons parmi la petite cinquantaine de personnes qui ont décidé d’atteindre le sommet par ces escaliers escarpés et surtout très inégaux. Comme eux, nous avons délaissé l’autre option : prendre un bus coûtant 9$ par personnes…. A mesure que nous avançons, la luminosité  grandit et nous découvrons petit à petit la splendeur des paysages nous entourant. La montée se durcit et le souffle devient plus court (nous sommes partis de 2000m pour atteindre 2400m). Un petit ballet se met en place avec l’ensemble des randonneurs, chacun s’arrête pour reprendre son souffle et admirer le paysage, nous doublons et nous faisons doubler au rythme de fortes inspirations, expirations et de différentes odeurs de sudations… Avec la lumière, nous découvrons aussi les visages écarlates de bien des randonneurs !


Machu Picchu 2ème étape : sur le chemin inca

Finalement après un dernier effort, nous arrivons à 6h du matin aux portes  du Machu Picchu.

Le jour s’est levé mais le soleil n’a pas encore fait son apparition lorsque nous apercevons pour la première fois le site inca. Nous avons beau avoir vu des centaines de fois les images de cette construction mythique, nous sommes immédiatement impressionnés par la multitude de ruines, leur conservation exceptionnelle et par le panorama à couper le souffle.

A 6h30 tranquillement installés sur un ancien mur de terrassement, nous assistons, émerveillés, à l’arrivée des premiers rayons de soleil sur le pic du Huyana Picchu qui surplombe le Machu Picchu. En quelques minutes les chauds rayons de l’astre solaire illuminent l’espace et chassent les quelques nuages qui s’attardaient encore en contre-bas. Nous ne regrettons à aucun moment de nous être levé à 4h du matin et d’avoir crapahuté aux aurores car le spectacle est véritablement unique. Aucune photo ni aucun film ne peut réellement rendre compte de cet instant rare où le temps semble en suspension.


Machu Picchu 3ème étape : c'est renversant!

Le soleil étant maintenant bien présent, nous partons à l’assaut du Huyana Picchu avant qu’il ne fasse trop chaud. Il s’agit de la montagne que l’on voit en arrière plan de toutes les photos du site. Les architectes incas ont eu la surprenante idée de construire un temple en haut de ce pic. Le chemin pour y accéder est encore plus abrupt que le premier chemin inca que nous avons gravi et il nous faudra une nouvelle heure pour atteindre le sommet (à 2700m). Cette construction est irréelle, comme appartenant depuis toujours à la montagne. De chaque côté, des escaliers permettent de monter en haut des constructions. Ils sont tout simplement ahurissants tant ils sont ouverts sur le vide. Une abîme d’au moins mille mètres semble entourer la construction. Nous étions au courant que le lieu était vertigineux, il n’a clairement pas volé sa réputation. Marie, qui est sujette au vertige, a absolument voulu profiter de ce lieu incroyable.
22 -Le Huayna Picchu un site vertigineuxAprès une montée sans trop d’encombre, les vertiges l’ont rattrapée alors que nous entamions notre descente, entourés de l’abîme. Deux Américaines voyant son désarroi, lui crient des encouragements : « Yes, you can do it ! You’re doing well… » Marie, accrochée et prostrée contre la paroi, ne voulant regarder vers le vide, ne fait pas well du tout, mais est obligée d’avancer… De toutes façons, nous n’avons pas le choix, il n’existe pas d’issue de secours… J’admire son courage et sa détermination, car avec un peu d’aide, elle réussit à descendre ces escaliers infernaux face à ce précipice déconcertant. Il est important de préciser que le lieu est dépourvu de toute sécurité. La politique péruvienne est de ne pas toucher aux ruines, il n’y a donc pas de barrières à l’intérieur du site. Cette politique est un peu déroutante pour nous, mais il faut bien admettre qu’elle à l’avantage de ne pas dénaturer le lieu.

Après être redescendus du Huayna Picchu, nous profitons cette fois du Machu Picchu et déambulons durant encore deux bonnes heures entre les ruines.

Vers 14h, alors que nous nous apprêtons à sortir, la pluie fait son apparition. Nous apprenons alors d’un guide local que nous avons eu beaucoup de chance, puisque une visite ensoleillée est très rare en cette saison des pluies… Décidément, les dieux incas sont avec nous !

Nous redescendons… à pied puisque nous n’avons pas encore suffisamment marcher de la journée. Sur le chemin nous essayons de manger à la cantine des employés locaux (super plan de Pierre et Sophie), mais il est trop tard et les cuisines sont fermées. Nous descendons donc le ventre vide sous la pluie, en suivant principalement la route des bus afin de protéger nos genoux. Car pour nous, après les problèmes de genoux de Marie, le Machu Picchu était, en quelque sorte, un « juge de paix ». Au final à 16h, nous arrivons à Aguas Calientes épuisés mais ravis, d’autant plus que les genoux ont tenu le coup. Nous pouvons donc continuer encore un petit bout de chemin avant de rentrer en France et filons sur les rives du lac Titicaca…

David

PS : en quetchua, Machu Picchu signifie "vieux sommet"... 

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Commentaires
M
J'ai carrément eu les larmes aux yeux en regardant vos photos du Machu Picchu. C'est à tomber par terre ! Les Salineras de Maras, la citadelle d’Olantaytambo, waouh je voyage. Vous auriez pas un reflex à nouveau ? Certaines photos ont le rendu propre à ce genre d'appareil c'est superbe. <br /> <br /> Alala la vie de baroudeur n'est pas toujours simple mais bordel qu'est-ce que c'est bon de vivre de telles choses ! Vous me donnez envie de repartir demain tiens ! (comme si je ne le savais pas déjà...). <br /> <br /> Contente de voir que vous avez pu pousser jusqu'au Pérou en tout cas et que les genoux ont tenu le coup. Un peu de Bolivie avant le retour en France ? Le Salar de Uyuni et le Sud Lipez me laissent sans voix.<br /> <br /> <br /> <br /> Profitez et à bientôt les copains !
Poncho et sac à dos
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